[ Article publié dans le Reflet n°430 – Mai 2016 ]
L’association Patrimoine historique de Guichen Pont-Réan vous propose de voyager dans le temps grâce à ses recherches. Ici, elle vous dévoile l’histoire d’Éloi Robert sculpteur.
Éloi Émile Robert est né à Guichen le 5 juillet 1881. C’est le fils d’Éloi, charpentier et d’Ange Marie Rose Laurant, couturière. Il fait ses études à l’École régionale des Beaux- Arts de Rennes puis à l’École nationale des Beaux-Arts de Paris dans les ateliers de Falguière et de Mercié. Appelé au service militaire, il rejoint le 41e régiment d’Infanterie. Soldat puis caporal, il est nommé sergent le 1er septembre 1905. Après son service, il devient sculpteur et il réalise avant 1914 la statue La Tour d’Auvergne pour la façade du pavillon de Marsan au palais des Tuileries.
Le 2 aout 1914, comme de nombreux hommes, il est rappelé par la mobilisation générale. Il part au front le 13 octobre 1914 et est blessé à plusieurs reprises. De retour à Paris, lors d’une permission, Éloi épouse Louise Rey à Paris le 24 juillet 1915. En 1918, un fils, Michel, naît de cette union.
Jules, le frère d’Éloi, né en 1884 à Bruz, est rappelé à son tour par la mobilisation générale. Il fut tué à la Harazée dans la Marne le 25 octobre 1915. Son nom figure sur le monument aux morts dans le cimetière de Pont-Réan.
Éloi est démobilisé le 26 février 1919, il se retire à Paris et après la Grande Guerre, il ouvre un atelier d’exécution à Montparnasse et devint un praticien très apprécié. Il poursuit, à ses rares moments de loisirs, une œuvre personnelle. Lors de l’exposition de la Semaine Bretonne en 1926, il présente une série de têtes décoratives, des « œuvres fortes, dépouillées de toutes fioritures » dont deux exemplaires attirèrent vivement l’attention de la critique parisienne avec entre autre La Femme d’Auvray [photo]. Haute de 54 cm, cette rare statue réalisée en bois exotique, est visible à la galerie Stephan à Perros-Guirec.
Sur la commune, c’est dans le cimetière de Pont-Réan que l’on peut voir une œuvre d’Éloi. Une plaque commémorative des morts pour la France a été inaugurée et bénit le 20 avril 1920. Puis un monument fut élevé et officiellement bénit le 2 novembre 1920. Dessus, on peut lire le nom de 34 soldats morts pour la France. Le sujet surmonté d’une croix de guerre, est gracieusement sculpté par un enfant de la paroisse, le nommé Éloi Émile Robert.