Henri Bougeard, victime de la catastrophe du Farfadet

Vous avez sans doute croisé ce nom à Guichen. En effet, une de nos rues porte le nom de Henri Bougeard. Cette rue fait référence à un résistant victime civile pendant la seconde guerre mondiale. Cependant, il existe un autre Henri Bougeard, guichenais, avec lequel on peut le confondre. Cet autre personnage est un marin victime de la catastrophe du « FARFADET », et c’est de celui-ci dont nous parlons dans cet article.

Stèle en mémoire d'Henri Bougeard

Stèle dans le cimetière de Guichen

Henri Marie Joseph BOUGEARD est né le 23 juillet 1879 au bourg de Guichen, fils de Pierre Marie BOUGEARD (maréchal) et de Marie Rose MARQUER (femme de ménage).
Henri entre dans l’armée active au service du 2ème dépôt des Équipages de la Flotte comme engagé volontaire pour cinq ans, le 25 février 1898.
Il est ouvrier mécanicien de 3ème classe, quartier maître mécanicien de 2ème classe et il devient quartier maître de 1ère classe le premier octobre 1901. Il se rengage pour trois ans le 02 mars 1903 à compter du 25 février 1903. Henri obtient le grade de second maître mécanicien torpilleur de deuxième classe le 6 juillet 1905.

Catastrophe du sous-marin français « Le FARFADET »

Le sous-marin « Le Farfadet » a été construit à Rochefort en 1899. Il était stationné au port de La Pallice dans le cadre de la défense de Rochefort et de La Rochelle. En 1903, le Farfadet a reçu une autre mission. Il quitte La Pallice pour servir au sein de l’importante base maritime française de Bizerte en Tunisie. Le Farfadet est un sous-marin à propulsion électrique. Son autonomie est de durée très limitée.
Le 6 juillet 1905, le « Farfadet » appareille de la darse de Sidi-Abdallah pour effectuer, dans le lac de Bizerte, une sortie d’exercice. Dès sa sortie de la passe, l’avant s’enfonce. Il pique du nez dans la vase par dix mètres de fond.
Trois rescapés dont le commandant, qui ont réussi à sortir in-extrémis, sont immédiatement repêchés. Les quatorze hommes restant à bord ont pu se réfugier dans des compartiments non envahis par l’eau et fermer derrière eux les portes étanches, Henri Bougeard en fait partie. Malgré tous les moyens mis en œuvre, les marins ne pourront être sauvés et sont déclarés morts le 7 juillet.
Henri Bougeard décède le 7 juillet 1905 dans la catastrophe du sous-marin le « FARFADET » à Bizerte en Tunisie.
Les obsèques du quartier-maître Henri Bougeard se sont déroulées à Guichen le 2 août 1905, en présence d’un grand nombre de Guichenais et de personnes officielles.


Article écrit par Henri Cellier, petit neveu d’Henri Bougeard et transmis par Joël Deshayes, adhérent au CGV 35 (Cercle Généalogique d’Ille-et-Vilaine).
Article paru dans Racines 35 n° 101 – 1er trimestre Mars 2012.

Les sources :
– Service Historique de la Marine à Vincennes et à Toulon
– « Ouest-Éclair » – Juillet 1905
– « Le Petit Journal » – Juillet 1905
– Bulletin de la Société d’Histoire du canton de Marennes – Juillet 2005
– Amicale des Anciens de Tunisie à Mourens